Les ponts

A l’instar des enfants qui lancent une branche au dessus d’un ruisseau pour gagner l’autre rive, les Portais décidèrent par deux fois la construction d’un pont suspendu, limitant ainsi les risques de piles endommagées par des crues ravageuses; ces deux ponts successifs vécurent le même laps de temps. 63 ans ... le premier (1836-1899) était tendu par des câbles accrochés à deux piliers de pierre jumelés. Mais vers la fin du 19° s, les passages de charrois sur ce pont, devinrent plus fréquents, dont ceux de raisin de cuve de la rive gauche, expédiés par le train à Bordeaux (depuis 1856)… Aussi, trop fragilisé, il fut remplacé par le superbe pont de 1899, (inauguré par Armand Fallières, futur Président de la République) dont les plus anciens se souviennent avec nostalgie...

D’une portée de 180 m, il était doté de hautes piles métalliques, de câbles imposants soutenant un tablier à deux voies... Il ouvrait sur le sud ... Il était un formidable terrain de jeux inondé de soleil pour les enfants qui déboulaient des ruelles sombres du village… Sacrifié lui aussi au modernisme de la circulation, il fut provisoirement remplacé par le pont Bailey qui céda la place à notre actuel pont de béton, dont le charme est loin d’être évident ... son emplacement fut douloureusement ressenti par la population, car il entraînait la disparition totale de l’admirable promenade du Désert douze fois centenaire … (A.C.W)